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La pornographie à l'école

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Depuis la rentrée, le collège dans lequel vous travaillez est confronté à de très nombreuses difficultés liées à « l’hyper-sexualité » des élèves de 6ème et de cinquième, selon les termes de la principale.

Author / translator Laure MEUNIER - Armelle Jayet

Depuis la rentrée, le collège dans lequel vous travaillez est confronté à de très nombreuses difficultés liées à « l’hyper-sexualité » des élèves de 6ème et de cinquième, selon les termes de la principale. Celle-ci évoque notamment des visionnages de films pornographiques, de l’exhibitionnisme, des masturbations dans la cour de récréation, des attouchements de parties intimes et la réalisation de vidéos à caractère pornographique. La principale a déjà rédigé un courrier aux parents de l’établissement, en les alertant sur « la méconnaissance du caractère intime et privé de la sexualité, ainsi qu’une mauvaise gestion et usages des réseaux sociaux) ».

Ce jeu repose s’inspire d’un cas réel, survenu à Mios (Gironde) en 2018. Son objectif est de s'interroger sur l'exposition des enfants et des adolescents aux images pornographiques, et de la place de l'école par rapport à elles.

Attention ! Ce jeu est destiné à interroger les participants en début de formation. Il ne signifie pas qu'on "peut tout dire" au terme d'une formation sur l'éducation à la sexualité, et il est conçu pour aborder ensuite les points de vigilance fondamentaux. Ces points sont rappelés dans l'article "La pornographie, un sujet à décrypter en interdisciplinarité", en accès libre dans la section S.V.T de l'académie de Créteil (L. Tremblay, C. Cael et L. Reynaud, 2021).

Les témoignages sont également réels, notamment extraits de :

- Régent Tremblay et al., Guide d'éducation à la sexualité humaine, Erès, 2023.
- «La pornographie de plus en plus consommée par les pré-ados», Le Monde, 2023.
- Porno : l'enfer du décor, Délégation aux droits des femmes, Sénat, 2022.
- « Comment parler de sexualité aux adolescents », Grand bien vous fasse, France Inter, 2019.
- Pornographie : un jeu d’enfant, réalisé par Anne-Marie Avouac, France tv, 2019.
- M. Battaglia et A. Sénécat, « Education sexuelle à l’école : le retour des rumeurs », Le Monde, 2018.
- Y. Amsellem Mainguy, A. Vuattoux, « Construire, explorer et partager sa sexualité en ligne. Usages d'internet dans la socialisation à la sexualité à l'adolescence», INJEP Rapports d'études, 2018.

Created 26 June 2023
Last edited 3 July 2023
Topics Education, Gender, Health

Policy positions

Policy position 1

Il faut renvoyer les parents à leurs responsabilités : l’école ne peut pas tout faire, cela relève de la vie privée et je ne suis pas à l’aise pour parler aux élèves de sexualité. D’ailleurs, les parents seraient les premiers à nous le reprocher. S’il y a des délits, ce n’est pas à l’école de les gérer mais à la justice.

Policy position 2

Il faut durcir les sanctions associées à ces agissements, et les expliciter dans le règlement intérieur. Les élèves doivent comprendre que ce n’est pas un jeu, et les victimes protégées. S’ils ne sont pas sanctionnés dans l’établissement, ils le seront plus tard, dans un cadre pénal.

Policy position 3

Il faut parler mais pas sanctionner. Il faut insister auprès des élèves sur les dangers de la pornographie et des nudes : c’est le véhicule de stéréotypes de genre. Il faut aussi sensibiliser les élèves aux pratiques illégales et dégradantes concernant la production de ces films.

Policy position 4

Il faut éviter de stigmatiser, de moraliser et de dramatiser la situation : les adolescents ont toujours accédé à des images pornographiques, sous une forme ou une autre, cela correspond à un besoin.

Story cards

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Les adolescents ne sont pas passifs par rapport aux images qu’ils reçoivent. Leur sexualité ne se construit pas seulement par rapport à la pornographie, mais par rapport à un cadre bien antérieur. Lorsqu’ils consultent de la pornographie, les usagers se focalisent sur des contenus qui correspondent à des fantasmes pré-existants. Il est donc illusoire d’espérer qu’en supprimant l’accès à la pornographie pour les adolescents, on changera les stéréotypes. Mieux vaut mettre en avant d’autres possibles en matière de sexualité.

Pour faire émerger une pensée critique sur la pornographie, il faut éviter d’en faire un sujet tabou. Il s’agit de la ramener à une dimension parmi d’autres de la vie affective et sexuelle, et de la questionner pour revenir aux enjeux premiers : rencontrer l’autre, aimer, appréhender ses désirs. Plutôt que le contrôle, c’est le respect de l’intimité et la confiance réciproque qui génèrent des pratiques positives.

Je m’appelle Arnaud Zarbo, je suis psychologue et j’ai écrit l’ouvrage Nos jeunes à l’ère du numérique, publié en 2016
Story card - no image

Les plateformes pornographiques utilisent les mécanismes de l’addiction pour générer du flux face à leurs concurrentes. Souvent, les enfants ou les adolescents confrontés à ces images n’ont pas cherché à y être exposés. Ils ressentent un choc très fort, mais aussi une excitation physique automatique qui ne se contrôle pas. Ils ont besoin de regarder à nouveau pour s’y habituer, jusqu’à y trouver du plaisir. Les adolescents ne doivent pas être culpabilisés : c’est un mécanisme qui ne se contrôle pas.

Les plateformes ne cherchent pas à susciter du désir, mais un choc, pour générer davantage de flux que leurs concurrentes. Il faut changer le sens de la question : plutôt que de combattre ces images, il faut les anticiper et ne pas laisser les adolescents seuls face à elles.

Nous sommes Isabelle Fillozat et Margot Fried-Fillozat, psychothérapeutes et co-autrices de l’ouvrage Sexpérience.
Story card - no image

Les adolescents sentent qu’ils n’auraient pas du voir ces images et ont peur d’en parler aux parents, par crainte de provoquer une gêne ou d’être privés de connexion internet. Si ni la famille ni l’école ne répondent aux questions qu’ils se posent en termes de sexualité, la pornographie constitue une réponse aux questions qu’ils se posent. S’ils ne voient pas leur curiosité satisfaite, ils risquent d’entrer dans la sexualité plus précocement, avec les dangers associés.

Le problème, c’est que la pornographie propose une image déformée de la réalité : des ados ne savent pas qu’on peut parler pendant un rapport sexuel, ou qu’on n’est pas obligé de faire crier son partenaire. Ils sont confrontés à une grande diversité d’image, y compris des images scatophiles ou d’inceste : c’est pourquoi il faut accompagner les enfants dès l’école primaire.

Je suis Samuel Comblez, psychologue, auteur de La sexualité de vos ados, en parler, c'est pas si compliqué (2018)
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Il faut éviter de considérer la jeunesse comme un bloc homogène. Etre exposé à la pornographie quand on a 9 ans, ce n’est pas la même chose que lorsqu’on est adolescent, déjà initié à la sexualité, et qu'on sait comment protéger son identité. Il faut aussi faire la différence entre ceux qui ont recherché le contenu pornographique et ceux qui y ont été exposés sans le vouloir.

Il existe aussi plusieurs formes de pornographie, et prêter attention à la diversité mobilisée par la jeunesse. Certains se tournent vers des mangas pornographiques (hentaï), qui prolongent des pratiques culturelles ; d’autre vers des films sélectionnés, militants, et prônent l’égalité des sexes. Beaucoup de jeunes ferment la fenêtre lorsqu’elle ne correspond pas à leurs attentes.

L’éveil à la sexualité ne se fait pas seulement par la pornographie. La place des ami.e.s reste très forte, celle de l’école aussi à condition qu’il y ait des séances d’éducation à la sexualité.

Je suis Y. Amsellem-Mainguy, sociologue, j’ai participé à une étude sur le rapport des adolescents à la pornographie
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« - J’ai fait des bêtises. J’ai regardé des vidéos qui n’étaient pas de mon âge.
- (…) Et comment tu as fait pour tomber sur cette vidéo ?
- Je me suis ennuyée, et (…) j’ai tapé – Des gens qui faisaient des bébés -. (...)
- Combien de temps tu la regardes cette vidéo ?
- Jusqu’à ce que ce soit fini, ou jusqu’à ce que j’en aie marre.
- (...) Donc en fait, ça ne s’est pas passé qu’une fois. Et la première fois ca remonte à quand ?
- C’était avec ma cousine, je crois.
- (…) Et ta cousine, elle a quel âge ?
- Huit ans (…).
- Et vous étiez ou la toute première fois ?
- Dans ma chambre.
- (…) Est-ce que, à un moment donné, tu as été en contact sur internet, avec quelqu’un ?
- Oui, trois personnes (…). Il y a *** qui m’a dit « t’es belle ».(...)
- Et les photos, tu peux m’en parler ? (...)
- J’étais en peignoir (…).
- Et eux, est-ce qu’ils en ont envoyé des photos ? (…) Tu as vu leur sexe ? (…) C’est comme ça, aussi, que tu peux dire que c’étaient des adultes ? »

Je m’appelle Leila, j’ai 9 ans. Suite à des confidences à une amie, ma maîtresse qui a contacté la brigade des mineurs.
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Jean Philippe : « Qu’on puisse aborder la sexualité à l’école, je le comprends. Certaines familles n’en parlent pas, alors c’est certainement mieux de le faire en classe que de laisser nos enfants découvrir ça, seuls, sur Internet… Mais faut-il tout dire pour autant ? Si la maîtresse demande, en classe, comment on fait les bébés, et qu’un enfant de maternelle répond que les filles naissent dans les roses, les garçons dans les choux, ça ne me gêne pas qu’on le laisse penser ça… »

Emmanuelle : « Pourquoi entrer dans les détails ? Certaines redoutent qu’on devance les besoins de leurs enfants. D’autres pensent que l’école devrait déjà se concentrer sur les maths et le français… »

Nous sommes Jean-Philippe et Emmanuelle, parents d’élèves en classe de primaire
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« Internet c’était l’ordinateur familial avec le contrôle parental... Mais le contrôle
parental drastique (…) C’est ridicule. Je trouve ça ridicule en fait de... plutôt que de responsabiliser les gens par rapport à ces usages-là, de l’interdire : “Beh c’est de la merde.” En fait, c’est de l’anti-éducation et ça crée des dérives, donc il faut pas. (...) Ah c’est hyper tabou dans ma famille. (...) C’était vraiment sur le régime de l’interdiction,de la honte, de trucs vraiment hyper classiques là pour le coup. Autant sur l’égalité et sur les stéréotypes de genre, ils sont assez avancés. Enfin je veux dire voilà, j’ai eu une dinette quand j’avais 5 ans parce que c’était ce que je demandais à Noël, même si mes grands-parents disaient que c’était n’importe quoi. Mais autant là-dessus, non, ils sont bloqués. Ils sont bloqués ».

Martin, 23 ans, revient sur son adolescence et le contrôle parental numérique
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Je pense que le principal impact que ça a eu, du fait que j’en ai regardé très tôt, ça s’est beaucoup joué
autour de l’épilation, parce que dans le porno, sauf quand on regarde une catégorie spécifique, les filles sont toujours très bien épilées... (…) Ça c’est certain que ça m’a beaucoup travaillée pendant longtemps, ce corps de la femme complètement neutre, qui ressemble beaucoup à une poupée...
(…) J’ai accepté très tard que mon copain me fasse un cunnilingus, ce n’était pas montré dans ce que je
regardais, c’était trop montré comme un événement particulier pour que je me dise “c’est aussi normal qu’une fellation”... (…) Ça a joué aussi du côté de l’éjaculation, sans doute, j’ai
totalement intégré très jeune que c’est tout à fait normal de se faire éjaculer dessus, et ce n’est que plus tard
que je me suis dit “ben non, ce n’est pas forcément normal... J’ai pas envie, j’ai pas besoin, je peux le dire. (…) C’est beaucoup passé par les discussions avec des amis (...) Et aussi par les lectures.

Jeanne, 21 ans, regarde de la pornographie depuis le collège et revient sur l'évolution de sa sexualité
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Mon conjoint est réticent à parler de sexualité avec son fils. Alors que nous étions en vacances, un campeur courroucé a ramené notre beau-fils, qui s'était introduit dans les douches pour y photographier d'autres hommes. En l'interrogeant, nous avons compris qu'il cherchait à vérifier la taille de ses propres organes génitaux, qu'il trouvait anormalement petite par rapport à ce qu'il voyait dans les images pornographiques.

Marie est belle-mère d'un adolescent
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J'ai été déstabilisée par cette séance : les élèves ont cité des pratiques venant de la pornographie. Je ne comprenais pas tous les mots. Mon collègue a expliqué l'ensemble des termes de manière très précise ("douche dorée", "squirting"). Il n'y a pas eu de discussion supplémentaire. Un élève a demandé à sortir. Je me demande quel était le but de cette séance, et si je suis moi-même capable d'en animer ?

Sophie est enseignante et assiste à une séance d'éducation à la sexualité avec un autre collègue
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Carte blanche : créez votre porpre personnage à partir de votre propre expérience
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Carte blanche : créez votre porpre personnage à partir de votre propre expérience
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L'envoi ou non des « nudes » s'inscrit dans un enchevêtrement de rapports de pouvoirs. La sociologue Claire Balleys montre qu'il est plus évident pour une fille de refuser d’envoyer une photo dénudée à un garçon qui est collectivement refusé ou simplement invisible dans l’espace scolaire, qu’à d’un garçon très
populaire. Il en va de même si le garçon est plus âgé, plus expérimenté, mais aussi s’il
vient d’une famille réputée ou ayant un capital économique plus élevé que celui de la fille, ou encore
s’il suit des études socialement valorisées (études supérieures en droit ou en médecine ou
encore en école de commerce...). La « chance » d’être avec tel ou tel partenaire fait accepter aux filles
des pratiques qui vont à l’encontre de leurs principes. Les filles, les plus jeunes et
celles des milieux les plus précaires auront le moins de capacités de résistance quant aux
demandes d’envois de photos d’elles nues.

Je suis Claire Balleys, je suis sociologue et je travaille sur les modes de sociabilité en ligne
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Le discours de prévention à propos de la pornographie cache mal un discours moral. Sa dangerosité est-elle prouvée ? Autrefois, les discours culpabilisants concernaient la masturbation et l’homosexualité. Aujourd’hui, ils sont focalisés sur la pornographie. La culpabilisation n’aboutit qu’à empêcher la réflexion sur notre difficulté à parler de sexualité. En réalité, il est difficile de distinguer érotisme et pornographie. En stigmatisant les personnes qui regardent de la pornographie, on les empêche d’en parler. Le porno fait aussi plaisir, et a une fonction compensatoire. Il permet de mieux vivre ensemble.

En voici un témoignage : "ce qui se passe à l’écran nous excite non pas parce qu’on aurait envie de le faire, mais parce qu’on est bien décidés à ne jamais le faire. Bien sûr que c’est parfois violent, avilissant, que les hommes sont des machos stupides et pervers, et les filles des pauvres connes soumises. Mais si ce n’est pas en regardant un film qu’on peut purger ce genre de choses, qu’on peut avoir en nous, c’est quand ? C’est où ? Et c’est avec qui ?"

Je suis Réjean Tremblay, et je suis sexologue

INFO CARDSISSUE CARDS

Est-ce que les images pornographiques sont vraiment dangereuses ?
Comment aborder la question de la pornographie en classe ?
Quelle est place des familles, celle de l’école et la part de l’intimité dans l’éducation à la sexualité ?
La lutte contre l'exposition des adolescents à la pornographie, une nouvelle morale ?
Quels sont les ressorts de l'industrie pornographique ?
Définition de la pornographie

La pornographie désigne la représentation de scènes obscènes destinées à être présentées au public. Le rapport de l'INJEP précise que la distinction effectuée entre l'initiation à la pornographie et les recherches d'information en ligne se superposent pour de nombreux jeunes enquêtés.

Définition du "sexting" et des "nudes"

Le sexting correspond à l’envoi de messages textes, audio, de photos ou vidéos sexuellement explicites au moyen de réseaux sociaux, blogs, messageries instantanées et applications mobiles dédiées. Le terme sexting est peu usité par les adolescents aujourd’hui qui utilisent le plus souvent le terme de « nudes ».

Définition du "cyberharcèlement", "cybersexisme" et "revenge porn"

Le cyberharcèlement/sexisme désigne les violences qui se déploient dans le cyberespace dans le but d’insulter, harceler, humilier, répandre des rumeurs, ostraciser, exercer une coercition externe. Il peut prendre la forme du "revenge porn" (photos envoyées à une tierce personne).

Exposition des adolescents à la pornographie et panique morale

Ce terme désigne un embrasement de l'opinion publique face à un problème qui passe pour inédit, en pointant du doigt un coupable idéal. La mobilisation de l'opinion publique provoque une réponse politique urgente, avant de s'évanouir dans le temps. Le problème est réduit à à la protection des plus vulnérables, et évacue la réflexion sur les structures sociales du sexisme (inégalités salariales, violences conjugales...).

Statistique : préquentation des sites pornographiques

2,3 millions de mineurs (près d'un tiers) consultent des sites X chaque mois : ils sont 600 000 de plus qu'en 2017. La fréquentation des jeunes augmente alors que celle des adultes reste stable. (Médiamétrie - Le Monde 2023)

Statistique : âge de l'exposition à des sites pornographiques

51% des garçons de 12-13 ans regardent des sites pornographiques chaque mois, et 21% des 10-11ans. La fréquentation des filles est de 31% à 12-13 ans, et diminue ensuite. (Médiamétrie - Le Monde 2023)

Statistique : durée de visionnage

La durée moyenne de visionnage pour les 11-17 ans est de 50 minutes, ce qui bat en brèche l'idée de « clics involontaires ». (Arcom).

Statistique : "nudes"

Selon une étude menée par le Centre Hubertine Auclerc en 2016, 1 fille sur 6 a reçu des “sextos alors qu’elle n’en avait pas envie”, contre 1 garçon sur 10. 1 fille sur 11 a vu des photos ou des vidéos d’elle modifiées et/ou diffusées sans son accord (1 garçon sur 15).

Statistique : âge médian au 1er rapport

Malgré la recrudescence d’images pornographiques, l’âge médian au premier rapport sexuel des jeunes n’a pas connu de variation significative depuis 30 ans : il est de 17 ans pour les garçons et 17,6 ans pour les filles né.e.s entre 1996 et 1998 (Baromètre 2016 de Santé publique France). Ces premiers rapports sont protégés dans la majorité des situations, un préservatif est utilisé dans 85 % des cas.

Statistique : pornographie et éducation

Selon l’IFOP en 2017, 48 % des hommes et 37 % des femmes disent que les vidéos pornographiques qu’ils ont vues ont participé à l’apprentissage de leur sexualité. D’une façon générale, les garçons remettent rarement en cause les représentations de la sexualité qu’elles véhiculent et auxquelles ils sont exposés dès le collège. En revanche, les filles jugent le plus souvent ces images comme intrusives, agressives et provoquant du dégoût.

Droit : accès des mineurs à la pornographie

L’interdiction de l’accès des mineurs à la pornographie est inscrite dans le Code pénal (article 227-22). La loi du 30 juillet 2020 oblige les plateformes de diffusion à renforcer la vérification d’âge de ses visiteurs. Elle durcit la loi sur la diffusion d’images pornographiques à l’encontre d’un mineur puisque l’infraction existe même s’il y a un avertissement et une simple déclaration de majorité.

Vie scolaire : pornographie et sanctions

Le règlement intérieur du collège XX distingue « punitions scolaires » et « sanctions disciplinaires ». Celles-ci sont prononcées par le chef d’établissement, qui est tenu d’engager une procédure disciplinaire, notamment dans le cas de « l’introduction de revues ou de publications à caractère raciste, violent, pornographique ou qui portent atteinte à la moralité, etc. ».

Droit : "dick pics"

En France, l’envoi de "dick pics" peut être assimilé à de l’exhibitionnisme, passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende (article 232-22 du code pénal). Envoyer une "dick pic" à un mineur peut être considéré comme un délit de corruption de mineur et peut entraîner jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende.

Droit : diffusion d'images à caractère sexuel

Depuis la loi du 7 octobre 2016, les documents ou enregistrements présentant un caractère sexuel obtenus avec le consentement de l’intéressé(e) nécessitent son accord préalable avant leur diffusion. À défaut, la loi qualifie la pratique de délit. Les peines prévues sont de deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende. 

Droit : peines et sanctions éducatives

Suite à une plainte :
- si l’auteur·rice est un·e mineur·e de plus de 10 ans, il ou elle ne peut faire l’objet que de mesures éducatives (pas de sanctions).
- si l’auteur·rice est un·e mineur·e entre 10 et 13 ans, il ou elle ne peut faire l’objet que de sanctions éducatives.
- si l’auteur·rice est un·e mineur·e entre 13 et 18 ans, une peine peut être prononcée.
En cas d’amende, ce sont les parents ou responsables légaux qui devront payer.

Application de la loi sur l'éducation à la sexualité

S.O.S homophobie, le Planning Familial et Sidaction ont saisi le Tribunal Administratif de Paris pour « faire reconnaître la responsabilité de l’Etat dans le défaut de mise en œuvre » de la loi de 2001. Ce texte prévoit la mise en place de trois séances annuelles d’éducation à la sexualité à l’école, au collège et au lycée. Dans les faits, seuls 15 % des écoliers et des lycéens et moins de 20 % des collégiens en bénéficient,

Droit : "dick pics" et harcèlement

L’article R.624-2 du code pénal prévoit quant à lui que l’envoi de messages indécents "sans demande préalable du destinataire" peut être puni de 750 euros. Une pratique répétée pourra être considérée comme du harcèlement sexuel, passible de deux à trois ans d’emprisonnement et de 30 000 à 45 000 euros d’amende.

Rapport du Sénat : une massification des contenus pornographiques

Depuis les années 2000, des grandes numériques fondent leur modèle sur un trafic massif, grâce à des contenus gratuits et souvent piratés, et la vente d’espaces publicitaires. Sont également apparues des plateformes de partage de contenus à caractère sexuel et des messageries privées, qui ont amplifié la diffusion de contenus pornographiques sans contrôle.

Rapport du Sénat : une érotisation de la violence

S’ils ne sont pas forcément les plus recherchés, les contenus violents sont rapidement proposés. 90% des scènes pornographiques contiennent de la violence. Des recherches ont en outre montré qu’en cas d’accoutumance au porno, les consommateurs se dirigent vers des contenus de plus en plus violents. Selon le rapport du Sénat, le porno construit ainsi une érotisation de la violence et des rapports de domination.

Rapport du Sénat : l'impossible "droit à l'oubli"

Les producteurs poussent également les femmes à signer des contrats de cession de droit à l’image illimités. Pour le retrait d’une vidéo, ils réclameraient entre 3 000 et 5 000 €.Une fois en ligne et dupliquées sur les tubes, les vidéos sont quasiment impossibles à retirer, empêchant les femmes filmées d’exercer leur « droit à l’oubli ».

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